lundi 10 avril 2023

 

Pâques 1923 vu par Abel Faivre et par Mich

     Le Journal du 1er avril 1923 publie un dessin d'Abel Faivre (Lyon 1867 - 1945 Nice - voir mon billet du 24 décembre 2022), témoignant des difficultés internationales du début de l'année 1923. En cause, la mésentente des Anglais et des Français sur l'application du traité de Versailles concernant les réparations dues par l'Allemagne. Alors que les Anglo-Saxons acceptent la demande de moratoire de l'Allemagne incapable d'honorer ses dettes, Poincaré demande en gage la remise des mines de la Ruhr et, face à la lenteur des pourparlers, en décide l'occupation (11 janvier).  Un peu moins de quatre ans après sa signature, le traité de Versailles montrait ses limites.

Abel Faivre - Le Journal, 1 avril 19223- Gallica - Bibliothèque nationale de France


     Les dessins sur cet événement abondent. J'en retiens deux autres d'Abel Faivre, pour leur virulence, mais qui ont des répondants tout aussi féroces outre-Rhin.

Abel Faivre - Le Journal, 18 février 19223- Gallica - Bibliothèque nationale de France


Abel Faivre - Le Journal, 25 février 19223- Gallica - Bibliothèque nationale de France


Abel Faivre - Le Journal, 25 février 19223- Gallica - Bibliothèque nationale de France


Abel Faivre - Le Journal, 25 février 19223- Gallica - Bibliothèque nationale de France

Abel Faivre - Le Journal, 25 février 19223- Gallica - Bibliothèque nationale de France


      Mich, alias Michel Liébeaux (1881-1923), excellent dessinateur sur lequel je reviendrai, s'illustre dans un autre registre, plus proche des soucis quotidiens. Pâques tombait un premier avril ce qui explique la légende du dessin qui fait aussi allusion à la difficulté de s'entendre sur la mise en place de l'heure d'été (les urbains étaient pour, les ruraux contre). Il fallut attendre une loi, le ...23 mai 1923 pour la mettre en place.

Abel Mich- L'Echo de Paris, 1er avril 19223- Gallica - Bibliothèque nationale de France

samedi 24 décembre 2022

 Noël 1922 vu par Abel Faivre

     Il y a exactement 100 ans, dans Le Journal du 24 décembre 1922, Abel Faivre (Lyon 1867 - 1945 Nice), publiait ce dessin témoignant des difficultés de cette fin d'année 1922 : incapacité de l'Allemagne à payer les réparations et désaccord avec les Anglo-Saxons sur la pression à exercer ; vie chère et poursuite de l'inflation (qui sera bien pire en 1923).

Abel Faivre - Le Journal, 24 décembre 1922 - Gallica - Bibliothèque nationale de France

     Abel Faivre,  fils d'un médecin, étudia à l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon puis à celle de Paris, et à l'Académie Jullian. Peintre puis dessinateur de presse et caricaturiste, il publia de nombreux dessins satiriques dans Le Rire, Le Sourire, Fantasio, Candide, La Baïonnette, ou encore L'Assiette au beurre (n° 51, 22 mars 1902, n° spécial sur les médecins). Il est également réputé pour ses affiches de propagande en faveur des emprunts pour la défense nationale. Bon portraitiste, excellent observateur du quotidien qu'il accompagne de légendes parfois cruelles.

      D'autres dessinateurs transmettent la même morosité, par exemple Lucien Métivet  (1863-1932) ou Georges Hautot (1887-1963) qui jugent sévèrement l'année 1922. On y ajoute deux dessins relatifs à la mauvaise volonté de l'Allemagne, avec quasiment la même légende. L'un est de Hautot, l'autre de Léon Cheval, son voisin et ami (1883-1952). Tous deux travaillaient à la Poste.


Lucien Métivet - Le Journal, 22 décembre 1922 - Gallica - Bibliothèque nationale de France


Georges Hautot - L'Oeuvre, 31 décembre 1922 - Gallica - Bibliothèque nationale de France


Cheval - L'Oeuvre, 29 décembre 1922 - Gallica - Bibliothèque nationale de France


Georges Hautot - L'Oeuvre, 31 décembre 1922 - Gallica - Bibliothèque nationale de France


dimanche 26 décembre 2021

 

Quelques noëls de Lucien Laforge


Pour Lucien Laforge (1889-1952), la fête de Noël est l'occasion de dénoncer la pauvreté ambiante : 

- celle de la nation, symbolisée par une Marianne pieds nus et en haillons qui n'a donc pas de chaussure à mettre dans la cheminée sur laquelle trône un buste de Clémenceau (cible fréquente de Laforge en 1919-1920).


 L'Humanité , 24 décembre 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

- celle d'un monde où les inégalités perdurent. Cette scène de crèche mêle peut-être des témoins de deux époques : d'un côté des rois mages de l'Antiquité ; de l'autre, un vieillard, quelques adultes efflanqués, un éclopé, et des enfants dont un semble mort (de faim ?) qu'on est tenté de penser contemporains .

 L'Humanité , 25 décembre 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

- celle des régions dévastées par la guerre et dont la reconstruction traîne. Un enfant est devant une cheminée sans feu, dans une construction en ruines alors que la neige tombe. Le titre fournit la situation : "dans le nord" [de la France].

 L'Humanité , 24 décembre 1920
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de Franc

     Ces trois dessins de Lucien Laforge publiés dans L'Humanité, journal socialiste de la S.F.I.O. (qui ne deviendra l'organe de la Section française de l'Internationale communiste qu'à l’issue du Congrès de Tours de décembre 1920) sont dans la même veine que son Ronge-Maille vainqueur (1920) ou que son Film 1914 (1922), ouvrages dans lesquels il pourfend les fauteurs de guerre et les profiteurs, par des dessins, en noir et blanc, réduits à l'essentiel et accompagnés de légendes mordantes. Michel Dixmier, auteur d'une bel article sur Laforge souligne sa "mise en scène des enfants qui, pour lui, conservent la capacité d'exprimer des vérités interdites aux adultes" [1].

     A compter de juillet 1921, sa collaboration à l'Humanité devient épisodique. Mais son positionnement à gauche et sa proximité du Parti communiste demeurent. Ce dessin de 1927 n'a pas le statut de dessin éditorial de première page. Il se trouve en p. 4, dans la rubrique "Les lettres et les arts" et est accompagné d'un petit article signé des initiales G. A.,  intitulé "Chez Laforge".


 L'Humanité , 25 décembre 1927
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


     Il serait intéressant de faire une recherche sur la façon dont L'Humanité traite la fête de Noël durant l'entre deux-guerres.  Je me limite à un exemple : une bande dessinée publiée dans le numéro du 25 décembre 1921 (p. 4), signée de Pierre-Claude [2], illustrant La véridique histoire du Bonhomme Noël. Le dessin, avec ses silhouettes cernées de traits gras, dénote l'influence de Laforge. Le texte, bavard, ne fait pas preuve de la même verve ironique. S'il reprend le thème des petits sans souliers, il y décrit un père Noël, vieux - comme les sénateurs -, belliciste, devenu mercanti et ami des riches, bref, un vieux qu'il serait souhaitable de remplacer - comme les sénateurs. La dernière image est confuse : est-ce autour d'une cheminée que les enfants dansent ?


 L'Humanité , 25 décembre 1921
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France



Notes

[1]- Michel Dixmier," Lucien Laforge, un artiste révolté contre la guerre". In : Doizy, Guillaume et Dupuy, Pascal (dir.).- La Grande Guerre des dessinateurs de presse : postures, itinéraires et engagements de caricaturistes en 1914-1918. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2016, p. 159-192 [ciation, p. 167]

[2]- Dessinateur de presse mal documenté. La notice du Dico Solo se borne à énumérer 11 titres de journaux dans lesquels il a publié, entre 1914 et 1926.

mercredi 25 décembre 2019

Noël 1917 vu par Gus Bofa


     Dans son numéro de Noël 1917, la revue L'Automobile aux Armées publie une nativité de Gus Bofa (1883-1968). Cet illustrateur, éprouvé par la guerre (gravement blessé à la hanche en décembre 1914, ce qui le rendit invalide), laisse percer son ironie désabusée, dans cette adoration des Poilus, rarement reproduite [1].

 L'Automobile aux armées , décembre 1917
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Note
[1] - Sur la vie et l’œuvre de Gus Bofa, on consultera le très bel ouvrage, très abondamment illustré, que lui consacre Emmanuel Pollaud-Dulian :  Gus Bofa l'enchanteur désenchanté, Paris, Cornélius, 2013, 550 pages.

samedi 30 novembre 2019

Toussaint de guerre, Toussaint de paix (1918-1919)

   
     En temps de guerre, le thème de la Toussaint et de la fête des morts du lendemain 2 novembre prend une coloration particulière. Les dessinateurs de presse évoquent naturellement les morts au front, le plus souvent par l'intermédiaire des veuves et des orphelins. A l'exception d'un dessin de 1916, cette petite sélection, issue de différents supports, concerne les années 1918 et 1919. Sur neuf dessinateurs dont les dates sont connues, sept sont nés entre 1882 et 1892, c'est-à-dire qu'ils étaient âgés de 22 à 32 ans au moment de la déclaration de guerre. Ils appartiennent à cette génération qui a reçu une formation artistique de type Beaux-Arts et qui se destinait à la peinture.

      Le premier, daté de 1916, est un des rares à caractère pacifiste. Lucien Laforge, pacifiste convaincu, a produit au moins deux autres images de la même veine mais qui connurent le même sort d'avoir leur légende censurée :
- L'une, dans Le Bonnet Rouge du 1er novembre 1916 montrait trois veuves et un enfant dans un cimetière. La Légende "Comme le cimetière s'est agrandi" fut supprimée à la demande de la censure [1].
- Une  autre intitulée "Quatrième Toussaint", dans le journal Le Bloc du 4 novembre 1917 montait aussi une femme en noir, vue de dos, tenant un enfant par la main dans un cimetière ; l'enfant montrant le lointain lui pose sans doute une question qui était énoncée dans la légende censurée. Au demeurant, y avait-il besoin de légende ? [2]

     Tous les autres datent soit de la fin de la guerre, lorsque la victoire est assurée, soit de la première Toussaint de paix.  Le premier anniversaire de l'Armistice est très mal représenté en raison d'une grève des imprimeries qui a affecté la presse du 11 novembre au 2 décembre 1919 [3].

      Comment célébrer cette "victoire endeuillée" ? Les journaux à gros tirage comme Le Petit Parisien ou Le Petit Journal, en position centriste, misent sur le patriotisme et l'hommage aux morts, reflétant ainsi un sentiment largement partagé. D'autres mettent en avant les veuves et font porter leurs interrogations sur ce massacre par des enfants avec leurs questions naïves. Le dessin d'Abel Faivre, dans L’Écho de Paris du 2 novembre 1918 souligne le prix humain de la Victoire. 
Le Populaire, journal du Parti Socialiste, exprime une position pacifiste avec un dessin de Jean Clare, dessinateur peu connu : il met sur le même plan la mère allemande et la mère française et désigne l'ennemi : le capitalisme.

Pendant la guerre

1- Lucien Laforge (1889-1952)

 

 Les Hommes du jour , 11 novembre 1916
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 2- Paul Colin (1892-1955)

 
La Grimace , 1 au 11 novembre 1918
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

 3- Abel Faivre (1867-1945)

 

L’Écho de Paris, 2  novembre 1918
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

  

4- Georges Barbier  (1882-1932) 

 

Georges Barbier - La Baïonnette , 31 octobre 1918
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


 

L'Armistice

5- Georges de Champs (1888-1970) 

 

 L'Oeuvre , 12 novembre 1918
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


L'Après guerre

6- Charles Jodelet (1883-1973)


 Le Petit Journal , 2 novembre 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


7- Eugène Damblans (1865-1945)


 Le Petit Journal - Supplément illustré , 2 novembre 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

8-Jacques Ochs (1883-1971)


 Le Petit Parisien , 2 novembre 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

9- Guy Dollian (1887-1964)

 
 L'Intransigeant , 2 novembre 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

10- Jean Clare (?-activité repérée entre 1913 et 1932)

 

 Le Populaire , 3 novembre 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

  Notes 

[1] Centre national de documentation pédagogique. La presse pendant la guerre de 1914 1918. [En ligne]. 

 http://www.cndp.fr/crdp-reims/fileadmin/Images/cddp10/Jocelyne/La_Presse_pendant_la_guerre_de_1914_1918.pdf 

Extrait du pdf mentionné ci-dessus.
 [2] Elle est publiée avec un commentaire de Laurent Bihls sur le site du Centenaire :
 https://www.centenaire.org/fr/tresors-darchives/fonds-prives/archives/la-presse-satirique-en-guerre-les-principaux-titres. 
Voir également l'article de Michel Dixmier,  "Lucien Laforge, un artiste révolté contre la guerre" dans : Guillaume Doizy, Pascal Dupuy (Éd.). La Grande Guerre des dessinateurs de presse. Postures, itinéraires et engagements de caricaturistes en 1914-1918. Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2016, 215 p. [p. 159-192].

 [3] Grève des ouvriers rotativistes et linotypistes qui réclamaient une indemnité de vie chère. Pendant cette période, une cinquantaine de journaux ont publié en commun un journal "La Presse de Paris", dont la collection complète est difficile à consulter (certains exemplaires sont en ligne à la place des éditions de chaque journal ; je n'ai trouvé que quelques ex. avec Le Journal des Débats, L’Écho de Paris) Un numéro de La Presse de Paris du 13 novembre (accessible avec Le Journal des Débats) comporte une opinion du Directeur de L'Intransigeant : "la grève subite des imprimeurs a empêché, hier, les journaux de commémorer l'Armistice comme il eût fallu". Dix journaux de gauche (dont L'Oeuvre, Le Populaire, L'Humanité) publièrent '"La Feuille commune" avec l'autorisation du comité des grève: la collection complète est accessible avec L'Oeuvre.
 

mercredi 1 mai 2019

Premier Mai 1919

      La journée du 1er mai 1919, pluvieuse, fut mouvementée à Paris : chômage généralisé ; pointage des cartes de chômage le matin ; manifestation l'après-midi en dépit de l'interdiction promulguée par le gouvernement. D'où des heurts nombreux : plus de 700 blessés dont Jouhaux, secrétaire de la CGT, 2 morts. On en lira des récits détaillés dans la presse du 2 mai, par exemple dans Le Journal [1].

        
          J'ai sélectionné trois dessins de l'hebdomadaire Le Rire du 3 mai et un du quotidien L'Oeuvre du 2 mai traitant du  1er mai.
  •  Les deux premiers, anecdotiques, jouent sur les mots et les situations. 
  • Dans le troisième, Nob fustige le faux pacifisme. 
  • Le dessin de Becan, dans L'Oeuvre, journal républicain radical et pacifiste, évoque la mobilisation de régiments de poilus pour assurer l'ordre. Craonne est un village de l'Aisne, détruit par les bombardements lors de la désastreuse offensive de Nivelle au Chemin-des-Dames ; la lourdeur des pertes sera à l'origine d'actes d'insoumission. Plusieurs textes du même journal soulignent le caractère choquant de cette utilisation dont celui du Général Verraux : " (...) jamais peut-être je n'ai ressenti de peine aussi grande qu'au lendemain de la victoire, quand je vois le héros de la Marne et de l'Yser, celui de Verdun et celui du Chemin-des-Dames, croiser la baionnette au carrefour de la Madeleine." [2].


1- Pierre Jeanniot (1848-1934) 
Dessinateur humoriste, peintre, graveur, illustrateur

Le Rire, 3 mai 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France



2- Lucien Métivet (1863-1932)
Dessinateur humoriste, illustrateur, décorateur

Le Rire, 3 mai 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


3- Nob, pseudonyme de Marcel-Albert Noblot (1880-1935)
 artiste peintre et dessinateur de presse


Le Rire, 3 mai 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


 4- Becan, pseudonyme de Bernhard Kahn (1890-1942)
Caricaturiste, dessinateur de presse, illustrateur et affichiste de cinéma

L'Oeuvre, 2 mai 1919
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
 

 Notes

[1] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76016645.item
[2]  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4615557k/f1.item  

mardi 1 mai 2018

Entre églantine et muguet : le 1er mai à travers quelques dessins de presse entre 1915 et 1918.

      Ces quelques dessins, en célébrant quelques dessinateurs de presse, viennent rappeler que l'églantine rouge - celle des travailleurs - n'a été supplantée qu'au cours du siècle dernier par le muguet blanc, fleur de la vierge et des amoureux.

par Albert Guillaume (1873-1942) 


Le Journal, 1er mai 1915
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France



L'explication est fournie par la presse :

Le Gaulois littéraire et politique, 21 avrili 1915
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France




 

 Par Francisque Poulbot (1879-1946)

 

Le Journal, 1er mai 1916
 Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

 

 Par Nob, pseudonyme de Marcel-Albert Noblot (1880-1935)

 

Le Rire, 6 mai 1916
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France



Le Rire, 4 mai 1918
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France